Réécrire la force au féminin : Pourquoi les aptitudes féminines sportives sont-elles encore à ce jour tant dévalorisées ?
Il m’est venu l’idée d’écrire ce texte à la suite d’une réflexion sur l’émission 100% Physique (à voir sur Netflix), et d’un énième constat : celui de la sous-représentation des femmes dans les forces spéciales, justifiée par l’argument qu’elles seraient moins aptes à supporter des efforts extrêmes, à mettre leur corps à rude épreuve, ou à faire preuve d’une force mentale équivalente à celle des hommes. Je me suis alors demandé si cette perception n’était pas, en réalité, le résultat d’une vision biaisée : une vision qui exagère l’idée que la survie, la résilience et la combativité dépendent uniquement de la force brute et de la puissance explosive, des critères justement calqués sur les avantages physiques masculins. Cela revient à invisibiliser d’autres aptitudes tout aussi cruciales, comme l’endurance à long terme, la gestion du stress, la résistance à la douleur, ou encore la précision, où les femmes excellent souvent. Est-ce aussi pour cette raison que, dans 100% Physique, aucune femme n’atteint jamais le podium ? Est-ce parce que les épreuves sont pensées selon une conception étroite de la performance, profondément marquée par des standards masculins ?
C’est à partir de ces interrogations que j’ai souhaité explorer, à travers les paragraphes qui suivent, les racines historiques, culturelles et structurelles de cette sous-estimation des aptitudes féminines.
Déconstruction des récits sur la Préhistoire
Aujourd’hui encore, on accepte comme une évidence que la femme, par nature, serait destinée à rester passive, limitée physiquement et mentalement, jugée trop fragile pour affronter les défis extrêmes. Pour justifier cela, nombreux sont ceux qui invoquent l’Histoire, nos origines, notre “nature profonde” : si dès les débuts de l’humanité, disent-ils, les femmes n’étaient pas capables de chasser, de porter, de survivre sans un homme fort à leurs côtés, pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui ? Et pourtant, les recherches archéologiques récentes viennent bouleverser cette vision figée. Pendant longtemps, on décidait qu’un squelette appartenait à un homme dès lors qu’il était enterré avec des armes ou des outils. Mais grâce aux progrès scientifiques, notamment l’analyse ADN et morphologique, on découvre que de nombreuses sépultures de chasseurs sont en réalité celles… de femmes [1]. En Amérique du Sud, par exemple, plusieurs tombes de femmes chasseuses ont été mises au jour, accompagnées de leurs armes [2].
Plus encore, un peuple vivant actuellement en Tanzanie, les Hadza, offre un aperçu concret d’une société proche de nos ancêtres préhistoriques. Nomades, sans agriculture ni élevage, ils vivent dans une organisation très égalitaire. Chez eux, les femmes participent à la chasse, posent des pièges, tuent des oiseaux, et assurent une large part de la subsistance du groupe. Elles ne sont ni effacées ni reléguées [3]. Ces découvertes et observations remettent profondément en question l’idée selon laquelle les sociétés humaines auraient toujours été structurées autour de la domination masculine et de la force brute. En réalité, la division stricte des rôles entre hommes et femmes est un phénomène historique tardif, largement renforcé par la sédentarisation, l’agriculture et l’apparition de structures de pouvoir [4]. L’image de la femme passive, fragile, dépendante, s’est enracinée dans notre culture à travers la fiction, les manuels scolaires, les récits documentaires. Mais il est grand temps de la déconstruire de sortir, enfin, la femme de cette grotte où l’histoire l’a trop longtemps enfermée.
Le sport jusqu'à nos jours
Depuis la Préhistoire jusqu’à aujourd’hui, les femmes ont participé aux efforts physiques dans de nombreux domaines : la survie, la conquête, la création. Leurs contributions ont été actives, parfois égales à celles des hommes, parfois complémentaires. Pourtant, l’histoire n’a retenu que les récits qui les représentaient en retrait [5].
Cette invisibilisation s’est prolongée dans le domaine du sport : pendant des siècles, les femmes furent exclues des pratiques sportives formelles, jugées inappropriées, trop violentes, trop masculines. Leur participation était perçue comme une transgression de l’ordre social et sexuel [6].
Voici une photo emblématique de Kathrine Switzer, la première femme à courir officiellement le marathon de Boston en 1967, à une époque où les femmes étaient interdites de participer à cette épreuve. Cette image montre le moment où l'organisateur de la course, Jock Semple, tente de lui arracher son dossard, tandis que des coureurs masculins interviennent pour la protéger.
Ce n’est qu’au début du XXe siècle que les femmes ont pu commencer à concourir officiellement, mais sous des formes codifiées, limitées, esthétisées. Le sport féminin s’est alors développé dans un cadre contraint, où il devait rassurer, séduire, rester élégant et surtout ne pas faire trop d’ombre aux performances masculines. Ainsi, les femmes ont dû faire preuve d’une combativité double : dans l’effort physique, et dans l’espace symbolique où elles devaient sans cesse justifier leur présence. C’est cette tension entre puissance réelle et représentation biaisée qui marque encore aujourd’hui le sport féminin : certaines disciplines, pourtant extrêmes en termes de rigueur, de force et d’entraînement, continuent d’être jugées selon des critères esthétiques, et non compétitifs [7].
Sports féminins : l'injonction à la grâce plutôt qu'à la puissance
Dès que les compétitions sportives ont enfin été ouvertes aux femmes, celles-ci ont souvent été cantonnées à des disciplines associées à des injonctions de grâce et de séduction, comme la danse ou la gymnastique. Ce choix n’est pas anodin : il est fortement influencé par un contexte culturel et social. Dès l’enfance, les stéréotypes de genre orientent les parcours sportifs. On apprend aux filles à se contenir, à se contrôler, à “faire joli”.
Et pourtant, ces disciplines exigent un entraînement extrême, un corps prêt à affronter des épreuves intenses, et un mental d’acier. Ces efforts, comparables à ceux requis dans des sports comme la boxe, ont longtemps été éclipsés par l’obligation de se conformer à des codes esthétiques d’élégance et de raffinement . Cela a profondément influencé notre perception du véritable potentiel des femmes dans le sport, car ces disciplines ne mettaient pas suffisamment en valeur des qualités pourtant essentielles : la combativité, la puissance, la résistance mentale.[8]
Aujourd’hui encore, ces représentations persistent. Dans les sports dits « féminins », l’esthétique et l’élégance continuent souvent de primer sur l’expression de la force. Pire encore : certains sports féminins souffrent d’un traitement sexualisé dans les médias [9]. Et lorsqu’une femme est perçue comme « trop forte », elle est fréquemment désexualisée donc invisibilisée.
L'équipe féminine norvégienne de beach handball, avait refusé de porter des bikini bottoms lors du Championnat d'Europe 2021 en Bulgarie. En réponse, la Fédération européenne de handball (EHF) leur a infligé une amende de 1 500 € pour non-respect du code vestimentaire officielMalgré son statut de meilleure surfeuse brésilienne et ses performances exceptionnelles, Silvana Lima n'a jamais obtenu de contrat de sponsoring majeur pendant les treize premières années de sa carrière professionnelle. Elle explique que son physique, jugé « pas assez féminin » ou « pas assez beau », a été un obstacle majeur.
Les sports féminins les plus célébrés aujourd’hui
Paradoxalement, les sports féminins les plus célébrés aujourd’hui sont ceux qui mettent en avant la compétitivité et la combativité, comme le football, le basketball ou le tennis [10]. Cela prouve que le public est bel et bien intéressé par des femmes qui font preuve de technique, de puissance et de force physique des qualités traditionnellement mieux valorisées chez les hommes.
Cependant, malgré cette reconnaissance, l’image d’une femme aux aptitudes physiques inférieures à celles des hommes reste très tenace. Cela montre qu’il ne suffit pas que ces sports soient appréciés : il faut aller encore plus loin dans la remise en question des stéréotypes et élargir la représentation des capacités féminines. Puis, la sous-médiatisation des performances féminines renforce l’illusion qu’elles sont moins impressionnantes ou moins dignes d’attention. Pourtant, les stades se remplissent, les audiences explosent, et les performances sont au rendez-vous : le problème n’est pas le manque d’intérêt, mais la manière dont on choisit ou non de mettre ces femmes en lumière.
L’impact des règles menstruelles sur les performances… et leur invisibilisation
Parmi les nombreux facteurs qui alimentent la perception de la faiblesse physique des femmes, les règles occupent une place centrale et pourtant rarement discutée ouvertement. Le cycle menstruel est encore trop souvent perçu, dans le sport comme dans la société comme un signe d’irrégularité, d’instabilité, voire d’incapacité à performer de manière constante. Ce tabou profondément ancré renforce une vision archaïque selon laquelle le corps féminin serait moins fiable, moins « prêt » à supporter des efforts extrêmes.
Dans l’imaginaire collectif, la douleur des règles est banalisée, minimisée, voire ridiculisée. Pourtant, il s’agit d’un effort physiologique réel, qui peut s’accompagner de douleurs aiguës, de fatigue intense, de nausées, voire de troubles de la concentration [11]. Ce que peu reconnaissent, c’est que les femmes sportives doivent souvent performer malgré ces symptômes, et que cela demande une force mentale et physique considérable, une force rarement valorisée.
Briser le tabou des règles, c’est non seulement revaloriser l’endurance invisible des sportives, mais aussi remettre en cause les standards implicites d’un sport pensé pour des corps masculins. C’est reconnaître que la force ne se mesure pas uniquement en explosivité ou en constance, mais aussi en capacité d’adaptation, de gestion de la douleur, et de persévérance.
'Les règles, à quel point ça fait mal ?" de la chaîne youtube 'Tataki'
"Les championnes du monde de football se sont fait battre par une équipe masculine U15 : la preuve que les femmes ne seront jamais au niveau des hommes dans le sport."
Notre perception des performances sportives est profondément biaisée : on valorise surtout les disciplines qui mettent en avant la puissance et la force explosive, des qualités où les hommes ont en moyenne un avantage physiologique. À l’inverse, les sports où les femmes excellent, fondés sur la souplesse, la coordination, l’équilibre ou l’endurance relative, sont relégués au second plan. Parce qu’ils mobilisent aussi une dimension de grâce et d’esthétique, on les sous-estime trop souvent, alors qu’ils exigent un niveau de rigueur et de maîtrise physique tout aussi élevé.
✦ Ultratrail ou natation en eau libre longue distance
Certaines études montrent que les écarts de performance hommes/femmes se réduisent, parfois jusqu’à disparaître, mais on en parle peu.
Dans les courses d’ultra-endurance (100 km, 200 km, voire plusieurs jours), l’écart de performance entre hommes et femmes se réduit fortement.
Cela s’explique par une meilleure efficacité énergétique, une meilleure gestion de la douleur et de la fatigue à long terme.[12]
Certaines femmes ont même remporté des courses mixtes face aux hommes, comme Courtney Dauwalter, qui a gagné plusieurs courses d’ultra-trail majeures
✦ Natation en eau libre longue distance
Sur des traversées comme la Manche, les femmes sont plus performantes que les hommes [13].Leur proportion plus élevée de masse grasse améliore la flottabilité et la résistance au froid, un avantage net dans ces conditions extrêmes. [14]
✦ Sports esthétiques
Ils demandent une rigueur physique énorme, mais sont vus comme "moins sportifs" car trop associés à la beauté et à l’élégance.
Les critères de performance (grâce, élégance, souplesse, coordination) mettent clairement en valeur les aptitudes féminines. Ce n’est pas une question de « non-performance masculine », mais plutôt que la norme corporelle féminine est mieux adaptée aux exigences du sport.
Derrière l’apparente légèreté de la danse, du patinage artistique ou de la natation synchronisée, se cachent des efforts surhumains. Maintenir une souplesse extrême exige des années d’entraînement quotidien, au prix de douleurs articulaires et musculaires constantes. La précision et la coordination, qui semblent naturelles sur la glace ou dans l’eau, reposent en réalité sur un contrôle corporel et mental d’une intensité rare. Les athlètes de ces disciplines supportent des charges de travail comparables, voire supérieures, à celles de sports jugés plus “durs”, tout en devant préserver une dimension esthétique . Ce double impératif : performance physique et beauté du geste, constitue une exigence presque à la limite du possible. [15]
Simone Biles est une prodige de la gymnastique, multiple médaillée, dont les performances restent inégalées même par les hommes.
✦ L'escalade
Les hommes et femmes peuvent atteindre des performances similaires, mais par des chemins différents : les hommes misent sur la puissance et la force explosive, tandis que les femmes excellent grâce à la souplesse, l’équilibre, la précision et l’économie de mouvement. Au final, les résultats peuvent être comparables, même si les aptitudes mobilisées sont distinctes. [16]
✦Tir de précision
Dans tous les sports de tir de précision, que ce soit le tir à l’arc, le tir à la carabine, le pistolet ou le tir dynamique, les performances des femmes sont extrêmement proches de celles des hommes. Ces disciplines reposent avant tout sur la précision, la stabilité, la concentration et la régularité, plutôt que sur la force brute, ce qui permet aux femmes d’atteindre des niveaux comparables à leurs homologues masculins.
Même si un léger écart peut subsister dans certaines épreuves, dû à de micro-différences physiologiques comme la force musculaire ou la capacité à stabiliser une arme lourde sur de longues séries, il reste minime. La maîtrise technique, la concentration mentale et la finesse du geste, qualités souvent développées par les femmes, compensent largement ces écarts. Résultat : dans les compétitions officielles, féminines, mixtes ou même individuelles, les femmes rivalisent avec les hommes et prouvent que le tir est avant tout un sport où l’expertise et le contrôle surpassent la force physique. [17]
Kim Ye-ji, médaillée d'argent en pistolet à air comprimé à 10 m en 2024, à Paris.
100% Physique, 100% Égalitaire
Je pense que la meilleure solution pour rétablir une réalité plus juste, plus saine et égalitairement valorisante pour les hommes comme pour les femmes serait de proposer un nouveau format d’épreuves inspiré de l’émission 100% Physique, mais en repensant en profondeur ses critères. En effet, ce programme repose encore trop largement sur des épreuves calquées sur des aptitudes traditionnellement masculines, mettant à mal celles, tout aussi précieuses, des femmes.
Image d'un extrait de la série Netflix '100% physique' où apparaît en premier plan, Jang Eun Sil, une lutteuse et youtubeuse sud-coréenne
Il faudrait un équilibre réel
Une parité stricte parmi les participant·es (50 % femmes / 50 % hommes), mais aussi dans la nature des épreuves elles-mêmes. La moitié pourrait mettre en avant des qualités physiques souvent dominées par les hommes (explosivité, masse musculaire brute), et l’autre moitié des qualités où les femmes excellent (résistance à la douleur, équilibre, endurance, précision, agilité fine, coordination).
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Extrait de l'émission Russe "Titan" dans laquelle Polina Volchek, plus connue sous le nom de "Pink Puma", impressionne ses concurrentes et concurrents lors de l'épreuve de la barre horizontale.
Voici quelques exemples d’épreuves envisageables qui mettent en avantage les femmes :
✦ Épreuve d’équilibre statique de longue durée
Objectif : rester en position d’équilibre sur une poutre instable ou un tronc pivotant pendant 30 à 60 minutes, parfois avec variations d'appui ou d’amplitude. Avantage pour les femmes : Meilleure endurance posturale. Moins de masse musculaire à compenser donc moins de fatigue. [18]
✦ Parcours de suspension et coordination en hauteur
Objectif : traverser un parcours suspendu (cordes, anneaux, prises fines) demandant coordination fine, mobilité articulaire et force relative. Avantages pour les femmes : Force relative souvent suffisante chez les sportives. Moins de masse à hisser -> meilleur ratio poids/force. Souplesse articulaire et prise fine mieux développées. [19]
✦ Épreuve de résistance à la douleur répétée / cyclique
Objectif :tenir une position de contraction musculaire (squat isométrique) en endurance, ou épreuve de contact électrique léger ou glace/chaud intermittent. Avantages pour les femmes : Seuil de tolérance à la douleur souvent supérieur (surtout pour les douleurs diffuses ou prolongées). Meilleure capacité à supporter la douleur sans compensation comportementale immédiate.[20]
✦ Épreuve d’endurance pure et gestion de l’effort
Objectif : course de fond, rameur 60 minutes, ou montée en pente progressive sans pause. Avantages pour les femmes : Meilleure économie d’énergie, capacité à courir plus loin à vitesse modérée. Moins de lactate produit -> meilleure récupération. Plus de fibres lentes -> meilleure performance à effort long. [21]
✦ Épreuve d’endurance mentale et de multi-tâches
Objectif : résoudre des énigmes sous fatigue physique (squats, gainage, etc.), tout en mémorisant des séquences complexes ou en gérant des stimuli sonores/visuels perturbants. Avantages pour les femmes : Meilleure résilience mentale sous stress long (prouvé dans des tests militaires et psycho-cognitifs). Capacité supérieure à gérer plusieurs flux cognitifs à la fois. Moins de passage à l’acte impulsif -> plus de lucidité sous pression. [22]
✦ Épreuve de précision technique sous contrainte
Objectif. : poser des objets très petits avec des pinces ou outils, viser des cibles instables, ou réaliser des constructions fines sous chrono et tremblement. Avantages pour les femmes : Les femmes ont souvent une meilleure motricité fine et coordination main-œil, ce qui facilite la manipulation d’objets très petits ou la précision avec des outils délicats. La stabilité posturale et la régulation fine des muscles sont souvent légèrement supérieures chez les femmes pour des gestes fins et répétitifs. Les femmes excellent souvent dans des tâches qui demandent attention prolongée et vigilance constante, ce qui est déterminant pour les constructions fines ou la visée sur cibles instables. Les mouvements répétitifs et les efforts précis fatiguent les muscles fins différemment de la force explosive.[23]
C’est bien beau de confronter des femmes à des compétitions où leurs aptitudes physiques sont mises en valeur, mais ont-elles réellement un rôle crucial dans des situations concrètes, telles que celles rencontrées dans les métiers à haut risque ?
La réponse est oui. Voici quelques exemples non exhaustifs :
✦ La marche d'endurance sur un très long temps
Exemple réel : 12h en zone montagneuse sur une longue distance en transportant un blessé. Avantages féminins : Les femmes consomment moins d'oxygènes à effort égale Elles performent très bien sur les efforts à basse intensivité mais de longue durée.[24]
✦ Épreuve de stabilité mental et coordination motrice
Exemple réel : Tir de précision en condition de stress avec des bruits comme des bruits d'explosifs Avantage féminin : les femmes sont souvent plus constantes dans les taches sous stress grâce à une régulation émotionnelle dans les contextes ambigus. [25]
✦ Résistance au stress et prise de décision sous pression
Exemples réels: Gérer une situation de crise avec civils, négocier rapidement en zone hostile ou en maintenant l'ordre lors d’une foule agitée. Avantages féminins : Les femmes ont une meilleure tolérance au stress chronique, une prise de décision plus nuancée, moins impulsive.[26]
✦ Transport d’un blessé sur terrain instable
Exemple réel : Extraction d’un camarade blessé dans des escaliers, un tunnel ou un bâtiment effondré. Avantages féminins : Les femmes, souvent plus légères mais aussi plus équilibrées, peuvent se faufiler avec plus de fluidité, stabiliser un poids, et maintenir une charge sans à-coups. [27]
✦ Épreuve cognitive : déchiffrer, mémoriser, agir sous double contrainte
Exemples réels : Lecture de carte sous feu ennemi, identifier les cibles et agir vite sans toucher les civils. Avantages féminins : Les femmes sont plus performantes dans les tâches multitâches complexes, surtout lorsque les émotions entrent en jeu (gestion du stress + protection + réaction rapide). [28]
✦ Communication de crise et intervention humanitaire
Exemples réels : Les Casques bleus dans des camps de réfugiés, doivent faire de la médiation avec la population locale ou en gérant des check-point tendu. Avantages féminins : Les femmes sont mieux perçues par les populations civiles dans de nombreuses cultures (moins menaçantes), et peuvent désamorcer des situations explosives. Leur empathie verbale et leur présence calme sont des atouts stratégiques dans ces rôles. [29]
Manque de femmes dans les forces armées : que pensent les hautes sphères militaires ?
Plusieurs personnalités, hommes et femmes, du monde militaire et des forces de sécurité ont exprimé publiquement leur constat : la sous-représentation des femmes est un désavantage opérationnel, et leurs compétences sur le terrain sont essentielles. [30]
Modern War Institute l'affirme clairement et estime qu’avoir une femme dans l’équipe en Afghanistan aurait pu amorcer une issue différente lors d’une mission délicate. [31]
Un rapport du Government Accountability Office (GAO, USA) déplore que, malgré des progrès, les femmes représentent moins de 10 % des effectifs des Forces spéciales US. Il appelle à lever les obstacles pour renforcer l’efficacité opérationnelle. [32]
Une étude de la ''Feminist Majority Foundation'' [32] démontre que des femmes ayant entraîné et manipulé des obusiers ont été jugées “professionnelles, remarquables, phénoménales”, preuve que leurs compétences opérationnelles sont équivalentes.
Au sein des États-Unis, le Pentagone lui-même reçoit des critiques pour ses politiques sur les femmes dans les opérations spéciales. Des défenseurs affirment : “Women in the military are not distractions, not problems to be managed.” [33]
Conclusion
L’histoire, la science, le sport et les témoignages de terrain nous invitent à reconsidérer en profondeur la manière dont on perçoit les aptitudes physiques et mentales des femmes. Non, les femmes n’ont jamais été passives par essence. Depuis la préhistoire jusqu’aux terrains les plus extrêmes d’aujourd’hui, elles ont toujours participé, résisté, combattu, créé, porté, contribué à la survie et à la victoire.
Mais les récits dominants, les critères biaisés de performance, les représentations médiatiques et les stéréotypes ancrés ont durablement invisibilisé ces forces. Même dans les compétitions sportives contemporaines, on continue d’opposer puissance et élégance, force brute et finesse, masculinité et capacité. Rééquilibrer les épreuves, valoriser d'autres types d’endurance, faire évoluer les critères de sélection dans les métiers à haut risque, c’est non seulement reconnaître les compétences des femmes, mais enrichir nos sociétés en cessant de penser la performance à travers un seul modèle corporel : masculin, explosif, dominant. Il ne s’agit pas de mettre les femmes en avant par compensation, mais de les replacer là où elles ont toujours été : au cœur de l’effort, de la résilience et de l’intelligence physique.
Glossaire :
Des liens vers des enquêtes, des études et des témoignages ont été ajoutés pour compléter chacune des thématiques abordées.