La prostitution n'est pas un acte féministe

La prostitution n'est pas un acte féministe

Ayant côtoyé de près le monde de la prostitution à travers un membre de ma famille très proche, je suis sidérée de voir de plus en plus de vidéos sur les réseaux sociaux où des femmes présentent la prostitution comme un acte féministe et d’empouvoirement. Je fais ici référence à la prostitution sous toutes ses formes, y compris celle exercée via les réseaux sociaux (Mym, OnlyFans) et celle en physique.

Premier point : Biais du survivant

93% des femmes prostituées sont étrangères, dont 43% originaires d’Europe de l’Est et des Balkans (Roumanie et Bulgarie), 38,5% d’Afrique subsaharienne (Nigéria) et 9% de Chine.Balkans (Roumanie et Bulgarie), 38,5% d’Afriquesubsaharienne (Nigéria) et 9% de Chine. [1]

Le discours de certaines femmes promouvant la prostitution comme un acte féministe et libérateur souffre trop souvent du biais du survivant. Si certaines s’épanouissent dans cette activité de leur plein gré, elles sont loin d’être la majorité. Les statistiques montrent qu’un grand nombre de femmes se prostituent par précarité ou fragilité, et parmi elles, il y a même des mineures.

Deuxième point : Conditionnement

D'après un sondage d'OpinionWay (2024), 53% des femmes interviewées ont été victimes de sexisme ou en ont été témoins dans leur scolarité et trois sur dix de harcèlement sexuel (28%) ou d’agressions sexuelles, dont viol (25%) [2]

38 % des jeunes femmes ont été confrontées au cyberharcèlement, dont 9 % l’ont subi personnellement. [4]

Parmi les victimes de cyberharcèlement, 66 % ont également été victimes de violences sexistes et sexuelles à l'école. [5]

Selon une enquête du Haut conseil de l'égalité (2022), plus d’1 jeune femme sur 2 a déjà vécu un acte ou un propos sexiste à l’école et a déjà subi des remarques sur son physique ou sa tenue. [3]

D'après le rapport de ''l'Observatoire Universitaire d’Éducation et de Prévention ( OUIEP) de l'Université de Paris Créteil'' (2014), 20 % des filles et 13 % des garçons (collégiens/lycéens) rapportent avoir été insultés en ligne concernant leur apparence physique (poids, taille ou autre particularité physique) [6]

Selon l’enquête internationale HBSC (Health Behaviour in School-aged Children (2009-2010), menée en France, 32 % des filles scolarisées en 3e se pèsent au moins une fois par semaine (et 15 % des garçons) [7]

Selon une étude de l'Ined / Inserm (2023), environ une femme sur sept déclare avoir subi des violences sexuelles avant 18 ans, tandis qu’une femme sur vingt-deux rapporte avoir subi des violences sexuelles incestueuses [8]

Selon les données disponibles, environ 83 % des victimes de violences sexuelles sont des filles ou des femmes [9]

...Dans 83 % des cas, les auteurs de ces violences sont des garçons ou des hommes [10]

Au regard de ces données, comment être certain que les femmes qui affirment « se réapproprier leur corps » et « s’épanouir » en se prostituant ne le font pas dans un environnement où elles sont influencées par un conditionnement malsain, ou des expériences de violences sexuelles qui ont altéré leur rapport à leur corps et leur perception de la sexualité ?

Troisième point : Les contenus "softs" ne suffisent pas

Une étude menée en 2018 a révélé que 93,8 % des travailleuses du sexe interviewées ont signalé avoir subi une forme de violence sexuelle, principalement des agressions physiques et sexuelles de la part des clients. [11]

Une enquête menée par ''Le mouvement du nid'' (2025), a montré que 64 % des femmes impliquées dans la prostitution filmée ont déclaré avoir été contraintes ou manipulées, souvent par des partenaires ou connaissances en ligne [12]


L’étude intitulée « Risk, Resilience and Reward Impacts of Shifting to Digital Sex Work » (2022) [13], explore les conséquences du passage du travail du sexe en personne au travail du sexe exclusivement en ligne, notamment via des plateformes telles qu’OnlyFans, Chaturbate ou Pornhub. Réalisée par Vaughn Hamilton, Hanna Barakat et Elissa M. Redmiles, cette recherche repose sur 34 entretiens qualitatifs menés avec des travailleuses du sexe originaires de sept pays du Nord global.

Avantages identifiés :

✦ Réduction des risques de violence physique (clients et forces de l’ordre)

✦ Plus grande liberté d’expression et contrôle sur l’apparence (moins de pression esthétique)

✦ Accès à une clientèle plus large et diversifiée

✦ Amélioration des conditions financières pour certaines travailleuses

Inconvénients et risques :

✦ Augmentation de la visibilité publique sur plusieurs plateformes

✦ Nécessité de partager du contenu plus explicite

✦ Exposition accrue à des risques numériques : harcèlement, vol de contenu, piratage, déplatformisation

✦ Déshumanisation et objectification accrues par les clients

✦ Difficulté à maintenir un équilibre entre vie professionnelle et vie privée


L’étude ''Exploring Mental Health Risk Factors Among Digital Content Creators'' [14] (2023), ne cible pas spécifiquement les travailleuses du sexe, elle met en lumière des problématiques universelles aux créatrices en ligne : stress lié aux algorithmes, anxiété constante, pression à performer et isolement social. Des figures comme Lily Phillips et Bonnie Blue incarnent parfaitement ces enjeux. Leur parcours illustre comment, même avec succès et visibilité, les créatrices doivent composer avec une exigence permanente de production et de performance, au détriment parfois de leur bien-être émotionnel et psychologique. Ces témoignages montrent que la santé mentale dans le travail sexuel en ligne n’est pas abstraite : elle est confrontée quotidiennement à des défis concrets, de l’épuisement émotionnel à la déshumanisation implicite que peut générer la logique algorithmique des plateformes :

Corps et sexualité : La nécessité de rester constamment performante et attractive pour l’algorithme peut mener à une objectification de soi, où le corps devient un outil de validation numérique. Cela peut créer une dissociation entre l’identité corporelle réelle et l’image perçue en ligne, et renforcer les comportements de surveillance corporelle excessive.

Santé mentale : L’exposition constante aux métriques, au harcèlement et aux attentes du public peut provoquer de l’anxiété, du stress chronique, de la dépression et un épuisement émotionnel durable. Les fluctuations d’humeur liées aux succès et échecs numériques peuvent engendrer une instabilité émotionnelle importante.

Trauma et vulnérabilité psychologique : Les expériences répétées de pression, de déshumanisation et d’isolement peuvent produire des symptômes de trauma complexe, notamment la peur permanente d’échec, le syndrome de l’imposteur et la dissociation de soi. Les femmes peuvent également développer un sentiment d’insécurité face à leur valeur personnelle et sexuelle.

Relations sociales et identité : Le travail intensif et les attentes en ligne peuvent détériorer les relations personnelles et créer un sentiment d’isolement. La tension entre l’identité en ligne et l’identité réelle peut générer une fragmentation identitaire et des conflits internes.

En résumé, les algorithmes et la dynamique de visibilité sur des plateformes comme OnlyFans peuvent transformer le travail sexuel en ligne en une source de pression psychologique intense, d’objectification corporelle et de trauma potentiel, affectant profondément la santé mentale, le rapport au corps et la perception de soi des créatrices.

En d'autres termes, une femme travaillant dans le milieu de la prostitution, qu'elle soit en ligne ou physique, est souvent confrontée à des actes de soumission ou d'humiliation. De nombreuses femmes qui ont quitté ce milieu témoignent des effets psychologiques dévastateurs de telles expériences, et je pense qu'elles sont loin d'être les seules.

Quatrième point : Conséquences contradictoires

Résultats clés de l’étude e Melissa Farley et al. (2015) [15]

Cette étude "Comparing Sex Buyers With Men Who Do Not Buy Sex" a comparé 101 hommes ayant acheté des services sexuels avec 101 hommes n’ayant pas acheté de services sexuels, en contrôlant les variables d’âge, d’éducation et d’origine ethnique. Voici les principaux résultats :

Moins d’empathie : Les clients de la prostitution affichaient une empathie significativement plus faible envers les femmes prostituées que les hommes n’ayant pas acheté de services sexuels.

Attitudes déshumanisantes : Ils étaient plus enclins à considérer les femmes prostituées comme intrinsèquement inférieures et différentes des autres femmes.

Comportements sexuels coercitifs : Les clients de la prostitution étaient plus susceptibles de rapporter des comportements sexuels coercitifs et une propension plus élevée à commettre des actes de viol.

Traits de personnalité associés : Ils présentaient des scores plus élevés sur des mesures de sexe impersonnel, de masculinité hostile et de croyances liées aux mythes du viol.


L'étude de Maddy Coy, ''The Consumer, the Consumed and the Commodity: Women and Sex Buyers Talk about Objectification in Prostitution'' [16], publiée en 2008, explore les perceptions de l'objectification dans la prostitution du point de vue des femmes prostituées et des clients masculins. Bien que l'étude ne fournisse pas de chiffres précis, elle offre des connaissances qualitatifs sur les dynamiques de pouvoir et d'objectification dans ce contexte.

Perspectives des femmes prostituées

Internalisation de l'objectification : Certaines femmes prostituées décrivent comment elles intègrent des normes sociétales qui les réduisent à des objets sexuels.

Perspectives des clients

Consommation d'objets sexuels : Les clients masculins expriment parfois une vision des femmes comme des objets sexuels à consommer, renforçant ainsi les dynamiques de pouvoir et d'inégalité.

Rationalisation de l'achat de services sexuels : Certains clients justifient leur comportement en minimisant les implications éthiques ou en déshumanisant les femmes prostituées.

Dynamiques de pouvoir et d'objectification

Réification des femmes : L'étude souligne comment la prostitution peut transformer les femmes en objets, réduisant leur humanité et renforçant les structures de pouvoir patriarcales.

Impact sur l'identité : Les femmes prostituées peuvent éprouver des conflits internes concernant leur identité, oscillant entre l'acceptation de leur rôle et le désir de se libérer de cette objectification.


L’étude "Currying Favour with the Algorithm: Online Sex Workers’ Efforts To Satisfy Patriarchal Expectations" (2025) [17] explore comment les travailleurs du sexe en ligne naviguent entre les attentes sociétales patriarcales et les exigences des plateformes numériques. Elle suggère que les attentes patriarcales et la logique de monogamie renforcent une vision des femmes centrée sur le plaisir masculin et la disponibilité sexuelle. Cela a deux conséquences importantes :

Objectification des travailleuses du sexe en ligne :

Les contenus et interactions sont façonnés pour satisfaire des stéréotypes masculins, ce qui oblige les travailleurs/travailleuses à adapter leur apparence et comportement à des normes objectifiantes.

Le cyber-harcèlement et la misogynie rétributive soulignent que les travailleurs sont perçus comme des objets sexuels plutôt que des individus autonomes.

Effets possibles sur l’imagerie des hommes et des autres femmes :

En normalisant la consommation de contenus où les femmes sont objectifiées pour le plaisir masculin, ces dynamiques peuvent renforcer des attitudes déshumanisantes chez les spectateurs masculins.

Cela peut influencer la manière dont ces hommes interagissent avec d’autres femmes dans la vie réelle, en généralisant l’objectification et en favorisant des attentes irréalistes ou dégradantes.

L’étude met en évidence un cercle où les normes et attentes patriarcales non seulement impactent les travailleuses en ligne, mais peuvent aussi entretenir des schémas d’objectification à plus large échelle, affectant potentiellement les perceptions et comportements des hommes vis-à-vis d’autres femmes.

Les femmes qui présentent la prostitution comme un acte féministe contribuent ainsi à renforcer une vision réductrice de la femme, la réduisant à un objet sexuel pour satisfaire des besoins masculins. Leur discours est potentiellement nuisible, non seulement pour elles-mêmes, mais aussi pour les autres femmes.

Cinquième point : La glamourisation fatale du corps féminin

Plusieurs créatrices de contenu, comme Libéllule, Lily Phillips ou Belle Delphine, sont souvent citées pour la manière dont elles glamourisent le travail du sexe auprès de leurs abonnés, y compris un public jeune. Libéllule, influenceuse francophone, met en avant l’indépendance financière et la liberté que peut offrir ce métier, le présentant comme ludique et séduisant. Lily Phillips, camgirl américaine, partage ses expériences en soulignant le contrôle et l’empowerment que son activité lui procure, donnant ainsi une image positive et attrayante du travail du sexe. Quant à Belle Delphine, elle utilise un univers fantaisiste et sexy pour transformer le contenu adulte en performances virales accessibles et glamour.

Si ces créatrices revendiquent autonomie et liberté, leurs pratiques sont également critiquées pour normaliser le travail du sexe auprès d’un public jeune et offrir une image simplifiée, idéalisée, qui occulte les risques psychologiques, sociaux et physiques.

Récemment, ces mêmes influenceuses, comme Libéllule, confrontée à des accusations de manipulation, ou Lily Phillips, apparaissant en larmes après un défi consistant à coucher avec 1000 hommes, mettent en lumière les pressions patriarcales et les violences masculines auxquelles sont confrontées les travailleuses du sexe en ligne : attentes sexuelles omniprésentes de la part d’un public essentiellement masculin, objectification constante, contrôle sur leur image, et répercussions émotionnelles liées à ces interactions déséquilibrées.

Le rapport du groupe de travail sur la prostitution des mineurs (2021) [18] souligne que les proxénètes et clients exploitent les réseaux sociaux pour recruter des mineures vulnérables, véhiculer des discours de glamourisation de la prostitution et organiser le marché de la prostitution. Ces pratiques s’accompagnent souvent de cyberviolences, prolongeant les violences sexistes et sexuelles existantes dans l’espace physique. Cette dynamique va de pair avec l’influence de certaines créatrices de contenu adulte qui, en présentant le travail du sexe comme séduisant, ludique et valorisant, peuvent, volontairement ou non, contribuer à normaliser et glamouriser l’activité auprès d’un public jeune, renforçant ainsi les mécanismes qui rendent certaines mineures vulnérables à l’exploitation.

La glamourisation de la prostitution sur les réseaux sociaux, souvent portée par des figures influentes, présente un faux visage de liberté. Cela masque délibérément les violences, les abus et les conditions de vie précaires qui dominent ce système, et fait croire à des jeunes femmes que c’est un moyen d’ascension sociale. C’est une illusion qui finit souvent par détruire leur bien-être physique et psychologique.

Conclusion

Il est donc malhonnête de parler de prostitution comme d’un acte féministe. Derrière ces discours d’empouvoirement et de réappropriation du corps se cache la réalité d’un système qui normalise la violence, l’objectification et la marchandisation des femmes. Trop de femmes influentes participent activement à la propagation de ce discours trompeur, en dissimulant les souffrances vécues par la majorité des personnes prostituées. La répercussion de cette normalisation est dangereuse, notamment pour les jeunes filles, qui risquent de tomber dans ce piège sans comprendre l’ampleur des blessures psychologiques et physiques qu’elles pourront endurer.


Glossaire

Des liens vers des enquêtes, des études et des témoignages ont été ajoutés pour compléter chacune des thématiques abordées.

[1] Prostitution en France : ampleur du phénomène et impact sur les personnes prostituées

Juste Charity
Film-documentaire.fr est le site francophone de référence et la plus grande base de données collaborative de documentaires.

[2] https://www.plan-international.fr/app/uploads/2024/01/DP-Violences-de-genre-a-lecole-Plan-International-France-1.pdf

https://anef.org/wp-content/uploads/2023/01/Rapport_sexisme-HCE-2022.pdf

[3] https://www.plan-international.fr/app/uploads/2024/01/DP-Violences-de-genre-a-lecole-Plan-International-France-1.pdf

[4] https://www.plan-international.fr/app/uploads/2024/01/DP-Violences-de-genre-a-lecole-Plan-International-France-1.pdf

[5] https://www.plan-international.fr/app/uploads/2024/01/DP-Violences-de-genre-a-lecole-Plan-International-France-1.pdf

[6] https://france3-regions.franceinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/cybersexisme-3-filles-et-2-garcons-dans-chaque-classe-de-lycee-en-sont-victimes-1095263.html

[7] https://www.strategie-plan.gouv.fr/files/files/Publications/Points de vue/2015-09-30 - Pour un développement complet/mise_de_jeu_04-04-14_0.pdf

TROUBLE du COMPORTEMENT ALIMENTAIRE : Un enfant sur 5 est concerné - Pediatrie Blog
Cette revue systématique et méta-analyse de 32 études portant au total sur 63.000 participants de 16 pays révèle une proportion alarmante d’enfants et d’adolescents souffrant de troubles du comportement alimentaire (TCA) : ainsi 22 % des moins de 18 ans sont concernés, avec une prévalence encore plus élevée chez les filles, ainsi qu’avec l’augmentation de l’âge […]
44% des Françaises disent avoir souffert de troubles alimentaires dans leur vie
Fréquence médicale

[8] https://www.ined.fr/en/publications/editions/population-and-societies/sexual-violence-against-children-and-adolescents

[9] https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/04/03/violences-sexuelles-86-de-classements-sans-suite_6225743_3224.html

https://arretonslesviolences.gouv.fr/sites/default/files/2024-03/Lettre-Observatoire-national-des-violences-faites-aux-femmes-Miprof-Mars-2024.pdf

[10] https://www.ined.fr/fr/publications/editions/population-et-societes/les-violences-sexuelles-envers-les-hommes-commises-par-d-autres-hommes-dans-l-enfance/

[11] https://academicworks.cuny.edu/cgi/viewcontent.cgi?params=/context/jj_etds/article/1068/&path_info=Maszak_Violence_in_Prostitution.pdf

How to End Violence Against Sex Workers - Gender Policy Report
December 17th is International Day to End Violence Against Sex Workers. To end violence against sex workers, we must decriminalize sex work.
Melissa Farley — Wikipédia

[12] https://mouvementdunid.org/prostitution-societe/dossiers/prostitution-filmee-sante-femmes/

https://arretonslesviolences.gouv.fr/sites/default/files/2025-04/Lettre 24 de l'Observatoire national des violences faites aux femmes_système prostitutionnel_VF.pdf

https://scholarworks.waldenu.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=11238&context=dissertations&

[13] https://dl.acm.org/doi/pdf/10.1145/3555650

[14] Exploring Mental Health Risk Factors Among Digital
Content Creators

Coucher avec 1 000 hommes en 12 heures : sur OnlyFans, les défis absurdes reflètent la pression des algorithmes

Threats to Safety and Well-being of “Creators"

[15] https://www.researchgate.net/publication/281443339_Comparing_Sex_Buyers_With_Men_Who_Do_Not_Buy_Sex_New_Data_on_Prostitution_and_Trafficking

[16] https://www.researchgate.net/publication/289775966_The_consumer_the_consumed_and_the_commodity_Women_and_sex_buyers_talk_about_objectification_in_prostitution

[17] Currying Favour with the Algorithm: Online Sex Workers’ Efforts To Satisfy Patriarchal Expectations

Women Experiences of Self-Objectification and Sexualization and Their Impact on Attitudes Towards Online Sex Work

Esther : « Dans la prostitution, je disais que j’avais le pouvoir »

Les conséquences de la prostitution filmée pour la santé des femmes

Objectification, domination and violence: a differential content analysis of the most viewed pornographic categories in Spain

Risk, resilience and reward: impacts of shifting to digital sex work

[18] https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_du_groupe_de_travail_sur_la_prostitution_des_mineurs.pdf

Violences : un leitmotiv pour les mineures victimes de prostitution

Rapport du groupe de travail sur la prostitution des mineurs (2021)